Montmartre

 

 

 

 

Alfred Sisley: Vue de Montmartre - 1869

La butte Montmartre avant la construction
de la basilique du Sacré-Coeur, photographie.
Vers 1869.

Armand Guillaumin: Montmartre - 1865.

      
      
        Chez Sisley et Pissarro, la leçon de Courot est encore vivante, mais ces peintres s'en dégagent progressivament. Ils ont la modestie de leur vieux maître qui disait: "je n'ai qu'une petite flûte, mais je tâche de donner la note juste" et veulent que leur oeuvre dégage une harmonie formelle et chromatique, pafaitement autonome.
      Les découverts de Pissarro, Sisley ou Guillaumin sont moins spectaculaires sur le plan technique que celles de Monet: elles n'en sont pas moins déterminantes et authentiques. Vivant à la campagne - même Montmartre échappait encore totalment à la ville - ils n'ont pas la même touche, audacieuse et libre que Monet découvre dans l'etude des reflets, mais éprouvent également la nécessité de parvenir à des effets atmosphériques, loin du pittoresque et de l'anecdote.





 

 






     Pissarro sait merveilleusement recréer le sentiment que provoquent les effets lumineux les plus quotidiens: la plénitude d'une saison, de sa lumière, de sa chaleur et de ses parfums se retrouve derrière chacune de ses touches de coleur. Beaucoup plus tard, en 1903, il confiera à un journaliste du Havre qui l'interrogeait: "Je ne vois que des taches. Lorsque je commence un tableau, la première chose que je cherche à fixer c'est l'accord. Entre ce ciel et ce terrain et cette eau, il y a nécessairement une relation d'accords, et c'est là la grande difficulté de la peinture. Ce qui m'intéresse de moins en moins dans mon art, c'est le côté matériel de la peinture (les lignes). Le grand problème à résoudre, c'est de ramener tout, même les plus petits détails du tableau, à l'harmonie de l'ensemble c'est-à-dire l'accord.
      Sisley et Guillaumin, ce dernier surtout, ont un langage plus descriptif. Ils n'ont pas encore renoncé à la valeur pour la couleur. Cependant la vie, la lumière, le vent et la chaleur font éclater le cadre strict de la vision traditionnelle.

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