"... des marines
étourdissantes..."
Les séjours estivaux au bord de la mer deviennent à
la mode dans la classe aisée, sous Napoléon III.
mais ni Corot ni Coubert - et malgré le succès
mondains que ce dernier remporte à troville et à
Deauville - n'en laissent paraitre aucune trace dans
leurs compositions de bords de mer. Le premier
retrouve la lumière poétique et sentimentale qu'il
porte en lui; le second y voit un merveilleux
contraste de forces et d'audacieux rapports de
matière, il peint ce qu'il appelle lui-même des "paysages
de mer". Pour sa part. Whistler, qui se voulait
pourant l'élève de Coubert et qui accompagne celui-ci
à Trouville en 1865, n'en transcrit pa moins dans
son tableau une vision aristocratique teintée d'esthétisme.
Autodidacte et indépendant, Boudin donne alors le
meilleur de son oeuvre. Travaillant sur le motif, il
regarde sans parti pris la mer et les élégants qui
s'y récréent. Il voit la lumière changer et
renouveler constamment la couleur des choses; il
trouve dans les taches des ombrelles et des robes
ces teintes vives qui éclairent le tableau et font
vibrer les gris. monet lui présent Jongkind en 1862.
Ce Hollandais a également l'experience de la mer et
ses aquarelles témoignent d'une légèreté d'atmosphère,
d'une transparence de couleur et d'une décision de
geste toutes nouvelles. L'exemple de ces deux ainés
va confirmer les audaces picturales que
l'observation du motif exige progressivement de
Monet, l'assurer de la vérité de sa sensation. |