Oeuvre de jeunesse, Le hamac représente un des premiers chefs-d'oeuvre de Coubert et lui permet d'aborder un thème nouveau, celui de la figure en plein air qui deviendra le sujet de combat de Manet et des futurs impressionnistes. Méprisant les conventions, il préfere les charmes simples et vrais d'une jeune fille aux qualités artificielles des déesses ou des muses. Une ligne, frémissante de sensualité, cisèle la langueur de la belle endormia en l'isolant du paysage sombre qui sert de repoussoir à la subtile transparence des étoffes, laissant deviner la douce clarté dúne carnation éclatante. Dans Le déjeuner sur l'herbe (reproduit p.56), Manet, au contraire, avait voilé son sentiment derrière une impartiale attention. Le rassemblement insolite d'un nu et deux hommes habillés discutant au bord d'une rivière effacera provisoirement pour le public la modernité de sa vision derrière une fausse provocation morale; en fait, on ne pouvait surtout lui pardonner d'avoir peint les choses telles qu'elles sont, sans chercher à les métamorphoser par le sentiment à l'idée, d'avoir accordé une égale attention à la personne et à son environnement. Les impressionistes ne chercheront plus seulement à intégrer un personage dans un cadre naturel mais à le faire participer à la somptuosité d'une nature vivan et et ensoleillée. dans ce dessin de Pissarro la présence humaine s'évanouit dans le paysage mais, déjà, Monet et Renoir créent un nouvel accord entre l'homme et son milieu. La Lise de renoir est sensoriellement trè proche de Coubert mais la lumière naturelle l'épanouit et la métamorphose.

 

Camille Pissarro: Sous les arbres, dessin rehaussé - 1862.

Auguste Renoir: Lise à l'ombrelle - 1867.

 

 

 

 

 

1867: Le premières Figures en plein air

 

"La peinture a les plus grands charmes: Justesse des effets, délicatesse des gammes, uni't et netteté d'impression, excellente distribution de la lumière. L'art en apparaît simple, très rare pourtant et très intéressant. Il était impossible de réaliser avec plus de franchise un thème dont toute la grâce sera la lumière."

Zacharie Astruc, Salon de 1868, à propos de la Lise de Renoir

 

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