"C'est ici une belle occasion, en vérité, pour établir une théorie rationnelle et historique du beau, en opposition avec la théorie du beau unique et absolu; pour monter que le beau est toujours, inévitablement, d'une composition double, bien que l'impression qu'il produit soit une: car la difficulté de discerner les éléments variables du beau dans l'unité de l'impression n'infirm en rien la necessité de la variété dans sa composition. le beau est fait d'un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivemente difficile à déterminer, et d'un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l'on veut, tour à tour ou tout ensemble, l'époque, la mode, la morale, la passion. Sans ce second élément, qui est comme l'envelope amusante, titillante, apéritive, du divin gâteau, le premier élément serait indigestible, inappréciable, non adapté et nonapproprié à la nature humaine."
                                                            Baudelaire, Le peintre de la vie moderne


Gustave Coubert: La femme au hamac - 1844

Camille Corot: Mornex, en Savoie, dessin - 1842.

 
page 75 retour à l'index

76

page 77