Le salon aurait lieu chaque
année, au lieu d'une fois tous les deux ans: un quart seulement
du jury serait désigné par l'administration: le reste serait élu
par les artistes qui avaient remporté précédemment des médailles.
Le nouveau jury accepta deux toiles de Manet au
Salon de 1864: Episode d'un combat de taureaux et Le Christ
mort et les anges. Ni l'une ni l'autre ne plurent: l'une des
critiques trouvait que le taureau avait l'air minable; un autre
disait qu'il avait été peint à coups d'encrier; un troisième
appelait facétieusement l'auteur Don Manet y Courbetos y
Zurbaran de los Batignolles". Bien entendu, Manet connaissait la
collection de Louis-Philippe, mais il n'avait jamais été en
Espagne. L'année suivant, il visita Madrid.
Au salon suivant, celui 1865, il sembla que l'art
officiel avait regagné le terrain perdu. la plus haute
récompense échut à Cabanel pour son Portrait de Napoléon III
en costume d'apparat. D'autres toiles primées représentaient
La réception de l'ambassadeur du Siam et L'arrivée de
l'empereur à Gênes. parmi les 3556 autres, se trouvaient
deus tableaus de Manet: Jésus insulté par les soldats et
Olympia.
La première fut un échec, et quant à l'Olympia, elle
déchaîna un scandale public.
Cette oeuvre où une jeune femme nue, au corps
svelt, une rose dans les cheveux, le cou paré d'un bijou, reçoit
d'un air indifférent le riche bouquet de fleurs que lui tend une
servante noire, reprend une de ces scènes qu'affectionnait
Manet: "la demi mondaine chez elle",
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