Manet, un exemple plutôt qu'un maître

 

 

 

  Exposé au Salon de 1868, le Portrait d'Emile Zola avait été commenté et analysépar le poète lui-même dans un article de L'Evénement illustré du 10 mai 1868:
  "Là est tout son talent. Il est avant tout naturaliste. Son oeil voit et rend les objets ave une simplicité élégante. Je sais bien que je ne ferai pas aimer sa peinture aux aveugles; mais les vrais artistes me comprendront lorsque je parlerai du charme légèrement âcre de ses oeuvres. Le portrait qu'il a exposé cette année est une de ses meilleures toiles. La couleur en est très intense et d'une harmonie puissante. C'est pourtant là le tableau d'un homme qu'on accuse de ne savoir ni peindre ni dessiner. Je défie tout autre portraitiste de mettre une figure dans un intérieur avec une égale énergie, sans que les natures mortes environnantes ne nuisent à la tête. Ce portrait est un ensamble de difficultés vaincues; depuis les cadres du fond, depuis charmant paravent japonais qui se trouve à gauche, jusq'aux moindres détails de la figure,tout se tient dans une gamme savante, claire et éclatante, si réelle que l'oeil oublie l'entassement des objets pour voir simplement un tout harmonieux."

   

   

Edouard Manet:

Portrait d'Emile Zola - 1868.

Autoportrait à la palette - 1878.

Berthe Morisot au bouquet de violettes - 1872.

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