|
 |
|
Le thème de la gare représente, par
excellence, le sujet de la modernité.
C'est aussi celui de la première des
"séries" de Claude Monet. Turner et
daumier, d'une manière fort différente.
ont traité dès son apparition le motif
du chemin de fer. Tandis que chez les
impressionnistes, séduits par les nuages
atmosphériques qu'il déploie, le train
reste un des éléments du paysage; Monet,
en 1877, en fera le sujet unique de son
tableau.
J. M. W. Turner: Pluie, vapeur, vitesse
- 1843. |
|
|
"[...] l'année 1878 voyait naître quelques
tableaux d'un genre assez particulier,
mais qui se ralliaient à l'étude
analytique de plus en plus variée et
complexe des effets colorés: nous
voulons parler des fumées de la gare
Saint-Lazare. En ces toiles peu
nombreuses, mais très typiques, Claude
Monet s'est à la fois exercé et amusé à
noter ce fantastique de plein jour, ces
fantômes de vapeur irisée, planant,
tourbillonnant au-dessus des machines,
entre les hautes falaises de maisons qui
entourent et dominent le
perpétuellement trépidant
embarcadère."
Arsène Alexandre, Claude
Monet |
|
En 1873, avec le Chemin de fer, Manet
s'était approché timidement du bruit et
de l'animation de la gare en suggérant
la machine par sa vapeur. Monet, lui,
pénètre résolument dans l'agitation des
halls de départ, s'émerveillant devant
ce qui apparaît à ses contemporains
comme un monstre bruyant, sentant
mauvais et dénue de toutes qualités
esthétiques, heurtant par sa nouveauté
et son utilité tous les concepts do bon
goût. Monet est enthousiasmé par la
richesse de ce milieuen perpétuel
renouvellement, où la lumière pénètre
largement les grandes verrières, où la
fumée jouant avec l'ombre et la clarté
favorise l'apparition des formes
inattendues. |
|
Monet
pressent qu'une seule image ne saurait
suffire à restituer la variété de ce
spectacle mouvant. Son observation de
phénomènes toujours plus précis et
limités dans la durée lui donne alors
l'idée de peindre une série d'oeuvres
sur le même sujet, sous des éclairages
et à des moments differénts.
Georges Rivière, un des plus ardents défenseurs de
l'impressionnisme, reconnaît la
nouveauté des Gare-Saint-Lazare et la
relève avec perspicacité dans
L'Impressionniste, cet éphémère journal
d'art qu'il publie pour défendre
l'exposition organisée par ses amis en
1877 et qui n'eut que quatre numéros. |
|

1876-1877 |
|
|
|
Claude Monet: La Gare
Saint-Lazare
"Que
ceux qui veulent faire de la
peinture
historique fassent l'histoire de leur époque, au
lieu de secouer la poussière des siècles passés."
Georges Rivière
|
|

1878
|

1877 |
|
|
|