son agréable résidence de la rue
Blanche et loua un atelier au fond d´une allée qui donnait sur la rue
Pigalle. C´est à cette époque qu´on dissait de lui, dans le cafés: "Degas
voudrait voir son image en pied dans quelque étage des boulevardes pour
se donner le plaisir d´en briser la vitre à coups de canne." Il n´était
plus maintenant assez fortuné pour pouvoir dédaigner les marchands de
tableaux; pas assez riche nonplus pour choisir ses propres modèles. Il
cessa de peindre des chevaux de course et se borna à chercher dans son
nouveau voisinage des modèles qui poseraient à peu près pour rien. C´est
à ces pénibles circonstances que nous devons ses repasseuses et ses
jeunes ouvrières à leur toilette, dans leur petit chambre.
Après la débácle de 1870, l´armée française
avait besoin de voir rappelées ses gloires passées.C´est probablement la
reison pour laquelle l´ex-colonel Meissonier exécuta cette immense toile
où l´on voit Napoléon observant froidement le champ de bataille de
Friedland au moment de la charge des cuirassiers. L´ex-capitaine Manet
visitant le Salon, une petit foule s´était rassemblée autour de lui
pendant qu´il examinait le tableau. "C´est bien - dit Manet - c´est
vraiment très bien! Tout est en acier, sauf les cuirasses" , saillie qui
fit le tour des salons. manet, en effet, etait enfin, célèbre et même
devenu populaire.
Peu après la fin de la guerre, Manet avait
en compagnie de sa femme un voyage en Hollande: à son retour, il avait
peint une toile qui non seulement fui acceptée par le Salon de 1873,
mais y reçut la mailleure place. C´était un portrait du graveur Bellot,
habitué du Café Guerbois, au visage rubicond et hilare, représenté une
longue pipe à la main et assis devant une table de café à côté d´une
chope de bière. Il semble que Le bon bock ait fait vibrer une corde
sensible dans le coeur du public, car bientôt dans toute la France des
copies de ce tableau décorènt les salles des brasseries; le sujet allait
être repris dans une revue populaire; BelloCette année, Monsieur Manett
lui-même y gagna indirectement sa part de célébrité. Certains milieux,
cependant, boudaient encore les succès de Manet. "Cette année, Monsieur
Manet a mis de l´eau dans son bock" , disait le critique Albert Wolf. "
Non, pas de l´eau, rétorquait le peintre Afred Stevens, mais de la pure
bière de Haarlem" , entendant par là que la toile avait éte peint aussi
vigoureusement que l´eût fait Frans Hals.
Le succès de Manet ne faisait que souligner
le fait que les autres jeunes peintres n´avaient pas réussi à attirer
l´attention du public, jeunes était un terme relatif: Pissarro avait
quarente-trois ans, Degas presque quarente, Monet, Renoir, Sisley près
de trent-cinq. " Les peintres de la nouvelle peinture" comme les
appelait Duranty, avaient déjà un certain âge. Monet leur proposa de
s´unir pour monter une exposition indépendante à leurs propres frais. Il
avait déjà lancé cette idée mais elle avait été rejetée parce que le
groupe ne voulait pas donner l´impression de dissidents. Cependant, la
suggestion de Monet fut appuyée par Pissarro e DEgas. Citant
l´expérience d´une entreprise analogue, douze ans auparavant. ne voulait
pas donner l´impression de dissidents. Cependant, la suggestion de Monet
fut appuyée par Pissarro e DEgas. Citant l´expérience d´une entreprise
analogue, douze ans auparavant. Pissarro proposa de former une
association coopérative comparable à l´Union des Boulangers de Pontoise.
Avec sa formayion socialiste, Il demandait d´aborder le problème de
manière méthodique, mais Renoir ne voulut pas en entendre parler et
Un succès de Manet au Salon de 1873
Edouard Manet: Le bon bock - 1873.
Expodé au Salon de 1873, Manet fait
ici le portrait du graveur E. Bellot, habitué du Café Guerbois. Il était
le fondateur et le président de l'association Le bon Bock. Il fit
paraître en février 1885 un journal illustré hebdomadaire, L'Echo des
brasseries françaises dont la manchette était illustrée par la
reproduction de ce tableau.